Covid-19 : Un point sur le monde, une virgule sur Ayiti

Article : Covid-19 : Un point sur le monde, une virgule sur Ayiti
Crédit:
19 août 2020

Covid-19 : Un point sur le monde, une virgule sur Ayiti

Le virus continue de circuler activement. Mais la réaction de beaucoup laisse penser que la pandémie s’inscrit déjà dans le passé. Manifs anti-masques, diffusion massive de théories du complot, reprise quasi-totale des activités… Pourtant, il n’y a encore ni vaccin, ni traitement valide. Un point sur le monde. Une virgule sur Ayiti ?

On observe une course folle vers l’après Covid-19. De nombreux pays veulent anticiper sa fin. Annonce de remède miracle, de vaccin… Cependant, les chiffres montrent que l’humanité ne peut pas encore crier victoire. D’ailleurs, selon l’OMS, il n’y aura peut-être jamais de vaccin.

« Les essais cliniques nous donnent de l’espoir. Cela ne veut pas nécessairement dire que nous aurons un vaccin » efficace, notamment sur la durée, a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l’OMS. En effet, le post-covid-19 est de plus en plus flou.

Vers un système de contrôle social ?

En fait, la Covid-19 a exigé des mesures exceptionnelles. Déjà, plusieurs États ont déclaré la guerre au virus. La majorité a déclaré l’ « état d’urgence » [sanitaire]. Certains ont même mobilisé leurs forces armées.

En effet, des mesures « exceptionnelles » sont mises en place par les États. On peut retenir : le confinement, la traçabilité, le contrôle avec les applications mobiles… Néanmoins, il faut dire que, quand la Chine a adopté ces mesures, notamment le confinement, l’Occident entier l’a critiquée.

Un homme avec masque de protection prescrit à l’occasion de la pandémie de Covid-19. CP : Ermell (via Wikimedia)

« La Chine a mis en œuvre des mesures que l’Europe occidentale et les États-Unis ne toléreraient probablement pas ».

Benjamin Bratton, sociologue

Cependant, quelques mois plus tard, presque tous les grands pays occidentaux, fidèles défenseurs des libertés individuelles, avaient suivi le modèle de l’Empire du milieu. De l’Italie à la France, en passant par certains États des États-Unis. La France a même lancé une application de traçage et de contrôle, StopCovid.

La Chine, notre avenir ?

Les réactions hostiles sont très peu en France. Ce qui invite à se demander, à quel point les Occidentaux sont prêts à céder leur « liberté » pour leur sécurité ? En ce sens, le philosophe marxiste Slavoj Žižek se demande : « Faut-il en conclure que la Chine incarne notre avenir, au moins à certains égards ? »

Le philosphe slovène Slavoj Žižek en présentant son livre « Some Blasphemic Refexions » à Leipzig (Salon du Livre 2015). CP : Amrei-Marie (via Wikimedia)

À cette question, Žižek se dit craindre : « […] que les mesures appliquées par la Chine (et l’Italie, et…) soient appliquées au moyen d’un vocabulaire qui ne fonctionnera pas et qui ne permettra pas de contenir l’épidémie, et je crains aussi que les autorités manipulent et dissimulent les données véritables ».

Nous avons besoin ici de nouveaux Assange pour mettre en évidence leurs possibles mésusages.

Slavoj Žižek, philosophe slovène

Si la question du contrôle social affole les Occidentaux, ce n’est pas notre problème en Ayiti. Déjà, même le confinement n’a pas été adopté comme stratégie de lutte. C’était quasiment impossible. Le souci est plutôt concentré sur la crise économique et sociale résultante de la pandémie.

Partagez

Commentaires